Derek: - Que voulez-vous que je vous dise? Vous savez je ne suis pas un grand bavard, alors ça va être compliqué de me décrire. Mais pour vous, je vais tenter de faire un petit effort. Je ne dis pas que je vais faire tout un discourt, cela serai contre ma nature, moi qui aime être discret, et être un peu seul dans mon coin.

Le directeur: - Pas la peine de faire tout un discourt, expliques nous juste ce que tu aimes ...

Derek: - Bon d'accord Monsieur. Je vais commencer par dire que je suis quelqu'un d'assez solitaire, je n'ai pas besoin de me sentir aimé pour aller bien. Je n'ai besoin de personne à vrai dire. De toute façon les gens qui parlent trop ça m'énerve, et savoir que je vais me décrire m'énerve déjà. Je n'aime pas dévoiler mes sentiments, car je suis quelqu'un de très réservé. Cela fait au moins deux minutes que je parle, et j'ai l'impression de dire que des choses désagréable, j'en suis navré.

Le directeur: - Ne t'en fais pas, tu es quelqu'un d'assez franc tout de même, et ça c'est une grande qualité à mes yeux. Tu peux poursuivre.

Derek: - Merci Monsieur le directeur, vous avez totalement raison sur ça. J'aime quand même dire ce que je pense. Je ne suis pas une personne méchante, mais si je suis sur les nerfs, y a pas moyen de m'arrêter. Je dois tout balancer. C'est comme un moyen de décompresser. Mais quand c'est sur moi que l'on se défoule, je ne sais plus quoi dire. Je me bloque, et je dois fuir la réalité. J'ai toujours fuis, et ça depuis ma plus tendre enfance. Assez parler de mon petit caractère assez spéclial. Je peux vous dire ce que j'aime et ce qui me déplait?

Le directeur: - Oui tu en tout à fais le droit.

Derek: - Je déteste quand quelqu'un vient se coller à moi, tout ce que j'ai envie de faire dans ces conditions c'est de la renvoyer à l'autre bout de la pièce. C'est une sensation désagréable je trouve, comme si on était compressé. En général je m'entend mieux avec les garçons. Non non ce n'est pas du favoritisme. C'est juste que les filles viennent me parler juste parce que je suis, il faut l'avouer quand même assez joli garçon. Je n'aime pas qu'on vienne me parler juste pour ça. Autant connaitre la personne qui est en moi. C'est bizarre tout de même, car les garçons de mon âge en général, ils sont en adoration des filles. Alors que moi c'est tout le contraire. On m'a appris à me méfier et je reste sur mes gardes.

Je me réveille toujours de la même façon, toujours à cause de se foutu cauchemar de merde. Celui qui me hante depuis ma tendre enfance. Je suis en sécurité maintenant, lui qui loin de ma mère et moi, lui qui est mort depuis près de dix ans. Pourtant ma vie je la vois comme un enfer. Je ris quand j'entends ces personnes, dire qu'ils vivent au paradis. C'est juste que tout le monde tente de leur caché la vrai vie, celle qui est si dure, et si mauvaise envers nous tous. Attention, je ne dis pas, que tout le monde devrai être malheureux, non non je ne dis pas du tout ça. Je dis juste que la vie n'est pas rose pour tout le monde, et je suis une de ces personnes qui peut le prouver.
On formait une belle famille, j'avais des parents extraordinaire, et deux petites sœurs toute à fait magnifiques. On vivait dans l'une de ces grandes maisons luxueuses. Genre la maison qui est si grande que l'on peut y faire loger cinq grandes familles. Mais il y a un moment où tout doit s'arrêter, et ce moment est venu. Il est arrivé le Noël 1994. L'une de mes petites sœur courrait près de sapin de noël. En faisant les tours du sapin, elle s'est prises les pieds dans les filles, et s'est cognée la tête contre la cheminée. Cette image nous hanterai à tout jamais. Nous avons passé la nuit de Noël à l'hôpital. J'étais sur les genoux de mon père, et ma mère serrai très fort mon autre petite sœur. Elle avait peur, peur de voir la vie s'écrouler sous ses yeux. Elle savait qu'il n'y avait plus d'espoir. Mais elle voulait quand même y croire. Il y avait tellement de sang dans le salon, le sol serrait marqué à vie. Une médecin revient deux heures plus tard. Il n'avait pas son sourire, et je demandais sans cesse à mon père pourquoi il ne souriait pas. Mes parents nous quittèrent ma sœur et moi pour aller parler un peu plus loin avec le médecin. On entendit les cris affolants de ma mère, c'était comme si on venait de la poignarder en plein cœur. Je n'ai pas pleuré ce jour là, quand on m'a annoncer la mort de ma petite sœur, j'ai tout simplement tenté de laver cette tache qui imprégnait notre salon.
Mon père lui qui semblait si fort, si courageux, c'est montré d'une toute autre façon. Il était tout simplement détruit lui aussi, mais d'une façon plus forte que quiconque. Il n'avait plus de joie, sa joie c'était de boire sans cesse, du matin au soir. Il était tout le temps ivre, jusqu'à prendre dans ses bras quelqu'un qui n'était plus parmi nous. On avait beau tenter de lui dire qu'il perçait le vide, il ne croyait pas un mot de ce qu'on lui disait. Et si on tentait de l'arrêter, il venait vers nous pour nous frapper. La mort de ma sœur l'a anéantit, et l'a transformé en quelqu'un de mauvais. On avait peur de lui, quand je le voyais venir avec sa ceinture, m'a mère me criait cours cours prends ta petite sœur et cours. Je l'écoutais, je ne voulais pas finir avec le visage en sang. Il nous frappait à chaque moment où il se sentait mal, autant dire tous les jours.
Un jour à l'âge de 12 je crois bien. J'ai décidé de prendre les choses en main. On ne pouvait plus vivre avec plus. Il y avait un petit pistolet dans l'armoire de ma mère, je l'ai pris et j'ai appuyé sur la détente. La balle est arrivée en plein cœur. Mon père est mort sur le cou. nous avons caché la cadavre. Ma mère était entre le remerciement et la peur de cette acte si violente mais si juste à la fois. Personne ne sait ce qui est arrivé, et c'est pour cela qu'on déménage tous les deux ans. Pour qu'on ne nous soupçonne de rien. La police pense qu'il s'est enfuit, et nous somme ravis qu'il pense cette version.
Désormais c'est moi qui me sent détruit à l'intérieur, et au lieu de sombrer dans l'alcool je sombre dans la drogue. Bien entendu le premier qui découvre ce noir secret, je suis tout à fait en mesure de le tuer lui aussi. Si on dit jamais deux sans trois, alors moi je dis jamais un sans deux.

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