Tout le monde me trouve cool, tout le monde m'aime. Partout où je passe, les regard se tournent immédiatement vers moi, je suis observée, convoitée, & j'aime ça. C'est ma raison de vivre ne quelque sorte. Vous savez les filles comme moi ne sont heureuses que lorsqu'elles atteignent les sommets de la popularité & de la beauté. Malheureusement nous ne sommes jamais satisfaites, ce qui nous oblige à toujours faire plus, nous exhiber en permanence. Mon psy dit que c'est dut à un malêtre profond, mon père que c'est parce que je suis une petite fille trop gâtée qui n'en a jamais assez. Il ont tous les deux raisons : je veux de la reconnaissance. J'exige qu'on m'apporte plus d'attention qu'il n'est possible, & ce depuis que je suis toute petite. J'avais besoin que mon père m'accorde plus de temps, mais il ne pouvait pas, & c'est pour ça que je suis tellement exigeante envers moi.

Etant donné que je suis plutôt populaire, je me dois de le rester, & pour cela je dois me comporter en tant que telle. Je dois être sympa & drôle, sans être non plus trop gentille & conne. Je fais attention à mes fréquentations, je fais en sorte de ne pas traîner avec les élèves du bas de l'échelle, les ringards, les junkies etc ... Mais c'est justement pour ça que tout le monde veut m'avoir dans son groupe d'amis. Oui, je suis superficielle. Seule la réputation des gens m'importe, pas leur caractère. La beauté ne fait pas tout, mais il faut avouer que ça aide pas mal ! C'est triste à dire mais c'est comme ça.

Bien sûr, j'utilise mon physique pour arriver à mes fins, j'aime sentir les hommes à mes pieds. Voir qu'ils seraient prêts à se jeter dans le vide pour moi. Mais je préfère quand ils sont plutôt réticents, c'est tellement plus drôle quand je les vois craquer au bout d'un très long moment. Mais tout cela ne fait pas de moi une fille facile, une cruche naïve qui croit qu'on l'aime réellement. Je ne me laisse pas faire, quand je veux quelque chose je l'obtient, & quand je ne veut pas autre chose, il est impossible de me faire changer d'avis. Il ne faut pas oublier que sous ma chevelure blonde se cache un cerveau ! Je suis de loin plus intelligente que la plupart des Cheeleaders qu'on trouve en ma compagnie. Alors il ne faut pas essayer de me piéger, car à la fin, c'est moi qui vous aurais.

Love me. Hate me. I don't


care, but at look me.

« Papaaaa ! Regardes, tu as vu ce que je sais faire ? »
« Oui oui chérie, c'est très bien. »

Mais mon père ne regardait pas. Du moins, c'était sur son téléphone que son regard était fixé, comme si sa vie dépendait de ce petit engin. J'avais beau agiter les bras toujours plus vite, plus haut, faire des pirouettes plus difficiles, il ne posait pas son portable, ne fut-ce que pour me prouver qu'il s'intéressait un tant soit peu à moi. Derrière lui Monsieur Washig me faisait des signes d'encouragement, mais ce n'était pas de lui que j'avais besoin.J'étais une fillette qui vivait seule dans une grande suite d'hôtel, avec pour unique compagnie le directeur de ce dernier, mon père étant toujours à droite à gauche pour ses voyages d'affaires. Il me ramenait toujours de merveilleux cadeaux, mais au bout d'un moment, j'avais tellement de choses que plus rien ne m'intéressait. & ce schéma se reproduisait à chaque fois que mon père rentrait.

Ma mère, elle, était partie, pour une raison qui m'est toujours obscure. Comme si le monde se fichait de moi, se fichait du fait que je voulais être aimée. C'est ainsi que mon obsession pour l'apparence se concrétisa vers mes seize ans environs. Je raisonnais ainsi : plus j'étais belle, plus on me regardait, & à force de m'admirer on finirait par m'aimer. Cela marcha sur tout le monde, sauf la seule personne que je visais : mon père. D'ailleurs, cela ne lui plaisait pas trop. Il me trouvait trop désinvolte. Il me demandait d'être plus studieuse, plus discrète. Il disait vouloir être fier de moi. Ces remarques m'attristaient encore plus car cela voulait dire que je n'étais pas à la hauteur. Que tous mes efforts pour lui plaire étaient vains.
Je le trouvais cruel parfois, mais le pire était que je m'ennuyais à en mourir. Alors j'ai commencé à sortir, faire la fête, puis m'intéresser de plus près aux garçons. Chaque semaine je sortais avec un gars différent, & quand je rentrais de soirée j'étais toujours accompagnée. Je faisais bien entendu en sorte que mes soirées se déroulent pile lors des retours de mon père à la maison. Mais quand il me voyait dans ces états lamentables, il ne faisait que soupirer & aller se coucher. C'était toujours Mr Washig qui venait me sermonner pour ma mauvaise conduite, même s'il savait bien que je faisais tout cela par dépit.

Mais un jour, alors que je rentrais avec deux jeunes hommes chez moi plutôt bien emêchés, mon père débarqua dans la pièce & commença à me hurler dessus :

« JOYCE ! Qu'est-ce que tu fous à la fin, bordel ?! » Au début j'étais quelque peu étonnée de le voir enfin réagir, puis je répondis comme si cela ne me faisait ni chaud ni froid :
« Quoi ? Je m'amuse ! Ne fais pas comme si tu t'intéressais à moi ... »
« Pourquoi voudrais-tu que je perde mon temps avec une fille comme toi ? »
« Comme moi ? Je suis quoi pour toi au juste ? Tu me connais peut-être ? »
« Malheureusement tu es ma fille. Je ne sais pas ce que j'ai fait pour que tu deviennes aussi insouciante de ce qui t'entoure, & des risques que tu as à trainer avec des personnes dans ce genre ! » dit-il en désignant les deux garçons agrippés à moi.
« Tu rigoles j'espère ! Parce que tu crois que ces deux-là pourraient me faire du mal ? Je n'ai qu'à les pousser pour qu'ils s'écroulent à terre ... »
« Ne me prends pas pour un con Joyce ! »
« Pour quoi je dois te prendre alors, si ce n'est pas non plus pour mon père ? Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais c'est la première fois que tu me parles autant depuis plus de dix ans. C'est un véritable exploit, je te félicite papa ! »
« Bon, j'en peux plus. Dimanche tu pars pour New-Haven, je t'ai inscrit à Yale. Il faut que tu apprennes ce que c'est la vraie vie. J'espère que tu apprendras quelque chose là-bas. A présent je n'ai plus à te rendre des comptes ... »
« Ca veut dire quoi ça ? Ca veut dire que tu n'as plus à t'occuper de moi c'est ça ? Je te ferais dire que ut n'avais déjà pas à le faire avant ! »

Mais il était déjà partit. J'avais la gorge serrée car je savais que c'était sûrement la dernière fois que nous nous adressions la parole. Trois jours plus tard, je prenais l'avion pour ma nouvelle vie. Il n'était même pas venu me dire au-revoir. Je m'en doutais, mais ça faisait encore plus mal de le remarquer en vrai.
En arrivant dans mon nouveau chez moi, je me suis de suite sentie à l'aise : j'avais la possibilité de m'amuser encore plus qu'à Boston. De plus, je commençais déjà à me faire de nouveaux amis, certains dont je suis plus ou moins proche, avec qui j'ai beaucoup d'affinités ...

→ Camille/Bibi → 16 ans → F → Je l'aime déjà ! → Bon =) → Stella → Par PRD =) → Code Spoiler: